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01/09/2004

"Dénouer la boucle d'incertitude" par Cyril Blin de Belin

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Les rétrospectives sont souvent l'occasion de retracer le fil du temps. Que celle qui se déroule actuellement (1) sur l'œuvre de Nicolas Schöffer, soit une prise de conscience supplémentaire pour s'engager à tisser notre devenir.


Épanouir l'homme et la société

Artiste majeur de la seconde moitié du XXe siècle, Nicolas Schöffer est une figure de l’art cinétique et le pionnier de l’art cybernétique. Tout d'abord peintre puis simultanément sculpteur, urbaniste, architecte et théoricien de l'art, il s'est également investi dans le spectacle et la vidéo.

Son exposition qui est empreinte d'histoire nous rappelle un temps propice aux utopies. Depuis, c’est un bien réel « temps de l'incertitude » qui les a supplantées, sur fond de bouleversements, de crises sociales et économiques. Pas de nostalgie, profitons plutôt du discernement de son imagination créatrice pour parvenir à aiguiller le dénouement de notre temps.

Si à l'époque, le progrès était synonyme de bonheur et que tout semblait possible…, ce contemporain des 30 glorieuses s'impliquait quant à lui à proposer le souhaitable avec une lucidité visionnaire. Engagé dans l'épanouissement de la société et de l’homme, il créait à l'échelle de la ville. Son ambition était alors de redonner aux hommes le plaisir de vivre, à l'abri des pollutions visuelles et auditives. Loin également d'être autistes, ses créations cybernétiques n'avaient pas d'autre contrainte que celle d'établir une interaction avec le public.

Retenons donc que sa vocation prospective de l'art était de faire évoluer l'homme par une prise directe sur les véritables possibilités créatrices et libératrices de son époque.


Animer un art de vie responsable

Que ce focus sur la vision prospective de cet artiste, serve de mise au point.

Aussi fabuleuse que puisse paraître une émergence, elle n'est pas nécessairement porteuse d'avenir. Ne nous réjouissons donc pas de toutes les découvertes fortes de notre époque! L'exigence prospective veut qu'une émergence soit créatrice de valeur pour être profitable au vivant.

L'enjeu de cette démarche est en effet de contribuer à l’épanouissement de l'homme et de la société sans asservissement. En termes d'imagination, tout est alors possible. La seule condition est que cela soit souhaitable et favorable pour conquérir le devenir que nous désirons avoir.

Ne soyons donc pas résignés à subir l’incertitude ambiante. Pourquoi attendre qu’elle passe comme une averse pour vivre des jours meilleurs?

Initions notre devenir en le construisant chaque jour et imaginons comment l'animer par un art de vivre responsable.
Insufflons également le changement par des initiatives multi-métiers qui soient respectueuses de la société, de l’homme et du vivant.


Stimuler le rayonnement des marques

C'est à un contexte particulièrement hostile que les entreprises sont confrontées.

Les marchés sont en effet couverts par une giboulée d'offres produits/services et sont également orageux par la rafale des flux médiatiques. On sait également que les individus adoptent un comportement d'achat de plus en plus versatile.

Ces perturbations qui planent actuellement dans l'atmosphère de consommation vont conduire davantage de marques et d'entreprises à s'impliquer dans une démarche prospective car elles rencontrent une difficulté croissante à se déterminer.

C'est pourquoi, il est devenu vital d’impulser un essor qui soit profitable à tous.

Si les marques veulent émerger, créer un lien pérenne et impliquer davantage, elles devront se valoriser en stimulant leur influence bienfaisante.

Pour parvenir à éveiller le désir et à fidéliser avec attachement, il est donc nécessaire de vitaliser et de pérenniser la considération de sa valeur ajoutée distinctive.

Le ressourcement prospectif est aujourd'hui l'appel d'air qui permet aux entreprises d'agir avec discernement. Son potentiel est clairement en alternative avec celui des tendances éphémères, qui ne sont que des « coups » ponctuels. Si ces épiphénomènes n'enrichissent ni ne construisent pas durablement les marques, à quoi bon alors?

La démarche prospective est quant à elle une énergie renouvelable qui favorise le développement durable de l'entreprise. L'exploitation d'émergences créatrices de valeur, contribue ainsi à se libérer des contraintes restrictives à son essor et à épanouir l'individu-consommateur.

En tout premier lieu, son enjeu est d’insuffler un changement qui soit constructif et bienfaisant pour elle comme pour l'homme et la société. Ne plus perdre de vue la vision de la marque entre les turbulences et l'incertitude ambiante, c’est se concentrer à cultiver un supplément d’âme. Cela passe par le déploiement d’un engagement spécifique utile et responsable mais aussi par la considération des individus, en faisant l’effort chaque jour de créer la surprise et de renouveler leur étonnement.

Vous avez évidemment déjà observé ce qui se produit quand une éclaircie traverse un rideau de pluie ; c'est ce phénomène naturel remarquable que les marques doivent se consacrer à reproduire si elles veulent rayonner dans cet environnement hostile.

Cyril Blin de Belin est consultant, fondateur de l’agence Tropismes qui intervient dans le conseil en essor des marques et des entreprises - ©Tropismes