Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

02/02/2005

Prospective et développement durable : pourquoi tout converge vers l’émergence d’une société « durable »



Pendant 4 milliards d’année, la nature a vécu sans l’homme. Nourrit par cette nature depuis son apparition il y a 15 millions d’années, l’homme est aujourd’hui lui même menacée d’extinction à long terme : la moitié des espèces d’animaux et de plantes – celles là même qui le nourrissent et le soignent - auront disparu d’ici la fin d’ici la fin du XXIème siècle si nos modes de vie poursuivent cette évolution. L’homme est en train de scier la branche sur laquelle il est assis. L’homme s’est aussi désolidarisé de sa propre espèce : 85% de la population mondiale vit aujourd’hui dans un état de pauvreté ou de précarité, et la pauvreté s’accroît au même rythme que la richesse.

Epuisement des ressources, multiplication des crises (climatiques, alimentaires, et sanitaires), exclusion d’une grande partie de l’humanité…les modes de vie qui ont prévalu jusqu’alors nous ont conduit aujourd’hui à l’impasse. Communauté scientifique, économistes, anthropologues, sociologues, philosophes, tous s’accordent à dire qu’il y a crise de notre système. Face à ce constat, une révision totale de nos modes de vie est indispensable et même assez urgente, pour assurer notre qualité de vie à moyen terme, et pour assurer la survie de l’espèce humaine à plus long terme.

Il existe aujourd’hui une réponse globale à ses grands défis : le développement durable.
Le développement durable prône un développement réellement maîtrisé qui prend en compte, au delà des intérêts nationaux ou privés, la défense des générations à venir et la préservation de la vie sur la planète. Comment ? En conciliant les besoins des hommes avec la préservation des équilibres écologiques, sociaux et économiques dans le long terme. Le défi est aujourd’hui de faire appel à une prise de conscience collective à travers la compréhension des enjeux : il s’agit de faire prendre conscience à chacun de l’impact de son mode de vie au quotidien sur la planète, de sa responsabilité vis-à-vis de cette Terre qui l’accueille et le nourrit, du rôle et de la capacité d’action de chacun. Faire prendre conscience que nous sommes tous concernés et responsables de l’avenir du monde.

Changement culturel et comportemental plus que changement technique, le développement durable est un appel à l’innovation, à l’initiative et à l’intelligence à travers la responsabilisation individuelle et collective. Dans la mesure où il doit être en phase avec les besoins sociaux (en plus des besoins économiques et environnementaux), le développement durable implique de faire de la prospective pour prévoir l'émergence de ces nouveaux besoins. De même, une prospective digne de ce nom suppose, par définition, la prise en compte du développement durable : nous savons aujourd'hui que point d'avenir n'est envisageable à moyen terme sans la mise en oeuvre d'un développement durable... Prospective et développement durable sont liés pour le meilleur ! Certains signaux montrent que nous sommes déjà sur la route d’un monde meilleur, grâce à l’émergence – lente mais sure - d’un éveil des consciences.

Les entreprises sont aujourd’hui confrontées de façon tout à fait nouvelle à la société : elles sont interrogées sur les conséquences à court terme, voir à long terme, de leur activité sur l’environnement. Les grandes marques, symboles de la société de consommation, sont remises en question. 75 % des français pensent qu'elles se doivent de soutenir des actions d'intérêt général*. Les investissements consacrés à la publicité doivent aujourd’hui être redirigés vers la Recherche & le Développement, pour que la marque redonne sa place au produit, et ce dans le sens d’une éco-conception qui minimise l’impact du produit sur l’environnement tout au long de son cycle de vie.

La réputation des entreprises représentant aujourd’hui la moitié de leur valeur, les investisseurs s’attachent également à prendre ce nouveau fait en compte. De plus, la rentabilité d’une entreprise à long terme est liée au management éthique de prise en compte des risques environnementaux et sociaux potentiels ; différenciation, consolidation de l’image, capacité de dialogue avec les parties prenantes et qualité de l’information donnent une solidité que n’ont pas les autres entreprises. Si 84 % des actionnaires estiment que le développement durable reste souvent un discours de façade destiné à se donner bonne conscience, 77 % d’entre eux pensent que « la pression des différents acteurs obligera les sociétés cotées à mettre en cohérence leurs discours avec leurs actes » et les 3/4 d’entre eux pensent que le développement durable "transformera en profondeur la façon dont les sociétés cotées se développeront"*.

Accompagnées par la volonté politique des Etats et avec le partenariat des ONG, les entreprises sont aujourd’hui les entités les plus en mesure de faire face aux enjeux environnementaux, économiques et sociaux du développement durable…
…et la sincérité en matière de développement durable est le 2ème critère le plus important dans le choix d’une entreprise pour les étudiants des grandes écoles*… l’avenir est à nous !



Céline Decoster est chargée de mission Tourisme durable et solidaire
.

Pour en savoir plus sur la mise en œuvre du développement durable, dans la vie quotidienne ou en entreprise : Télécharger le Guide Internet du savoir-vivre durable, rédigé par Céline Decoster. Voir cette page.

* Source : TNS Sofres, Sept 2003.


PS : Petite illustration de l’impact de notre vie quotidienne sur la planète.
L’équivalent d’un repas moyen parcourt 3 000 Km (des origines du produit à l’emballage) avant d’être dans notre assiette; de la plantation du coton à la pose de la fermeture éclaire, un jean parcourt quand à lui en moyenne 65 000 km. Or le secteur du transport émet à lui seul ¼ des gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique. Les conséquences du réchauffement climatiques sont aujourd’hui connues : il accentue les phénomènes extrêmes (canicules, tempêtes, cyclones,…), augmente la température de la mer qui menace la faune marine et les coraux en particulier (27% des récifs coralliens ont déjà définitivement disparus dans le monde), et contribue à la fonte des glaces, qui menace la survie des ours polaires et provoque la montée des eaux (2/3 des îles du Pacifique sont concernées par les risques d’immersion dus au réchauffement climatique).

En terme d’exploitation des ressources naturelles, nous avons a dépassé les capacités de la Terre depuis les années 80. Si le monde entier avait le même mode de vie qu’un Européen nous aurions besoin de 3 planètes en terme de ressources naturelles. (5 planètes pour les américains, 7 planètes pour les saoudiens).

Commentaires

C'est interressant d'avoir un point de vue comme ça, aussi concis, aussi optimiste. Ca change en fait.

Merci de cette belle vision/synthèse.

Écrit par : Mathieu Trentesaux | 07/02/2005

Les commentaires sont fermés.