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13/01/2005

Les habitudes de consommation dans les fast-foods, le gain de poids et l'insulino-résistance : une analyse prospective sur 15 ans

La consommation dans les fast-foods a considérablement augmenté aux Etats-Unis au cours de ces 30 dernières années.
Une étude prospective, menée sur 15 ans aux USA, a permis d'établir une association entre la consommation de fast-foods et l'insulino-résistance.
Les 3031 participants à cette étude CARDIA avaient entre 18 et 30 ans en 1985-86. Leur suivi a montré que la fréquentation des restaurants fast-foods est diminuée chez les femmes blanches (environ 1,3 fois par semaine) alors que les autres groupes ethniques et les hommes y vont environ 2 fois par semaine. Les modifications de fréquentation des fast-foods au cours des 15 ans de suivi sont directement associées au poids corporel chez les sujets noirs et blancs, ainsi qu'à l'insulino-résistance dans les deux groupes ethniques.
Par comparaison avec le gain moyen de poids des sujets fréquentant peu les fast-foods au cours des 15 années de suivi (mois d'une fois par semaine), ceux qui y vont plus de 2 fois par semaine affichent sur la balance 4,5 kg supplémentaires et présentent une insulino-résistance 2 fois plus importante.

En conclusion, cette étude montre clairement que la consommation de fast-foods a une incidence sur le gain de poids, l'insulino-résistance, et que ce type d'alimentation a des répercussions sur le risque d'obésité et de diabète de type 2.

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12/01/2005

TIC 21 à Valenciennes les 3 et 4 février 2005


Déclaration de Johannesburg, Objectifs du Millénaire, Décennie pour l’éducation au développement durable, Stratégie européenne de développement durable, Convention d’Aarhus, les objectifs fixés par la communauté internationale en matière de développement durable passent nécessairement par l’accès à l’information, la démocratie participative et la construction collective des choix qui déterminent l’avenir. Ni les institutions, ni le marché n’y suffiront. C’est sur le socle d’une communauté citoyenne informée et mobilisée que ces orientations pourront prendre corps.

Le développement durable est avant tout un apprentissage du partage des savoirs et des pouvoirs. Il s’agit d’apporter au citoyen les clés pour l’information et la compréhension des échanges mondiaux, des systèmes économiques, des mutations techniques et scientifiques et de construire des architectures d’arbitrage et de décision collective.

Les TIC y ont un rôle décisif. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, une grande part des connaissances contemporaines est accessible depuis toutes les régions du monde. À l’échelle locale, des initiatives pilotes – forums Internet et télévisions locales, participation aux décisions publiques, transparence de l’action des élus – montrent les voies d’une citoyenneté active. Ces technologies offrent aussi un potentiel considérable de formation et de mise en réseau des initiatives et des compétences pour le développement durable.

Pour autant, les interrogations sont nombreuses et méritent à la fois une réflexion stratégique, du local au global, et un signal politique déterminé pour un renforcement des compétences et des moyens.

C’est l’objet de la rencontre internationale “TIC 21 – technologies de l’information et de la communication et développement durable” qui se tiendra à Valenciennes les 3 et 4 février 2005, sous le patronage des Nations Unies et du Ministère français de l’Emploi, du Travail et de la Cohésion Sociale, de l’Agence européenne de l’environnement, de la Communauté européenne.

Étape officielle du Sommet Mondial de la Société de l’Information des Nations Unies, TIC 21 s’adresse à toutes les organisations, publiques, privées, associatives, acteurs de démarches de développement durable. Une centaine d’intervenants de plus de vingt pays y témoigneront de leurs analyses et de leurs initiatives. De nombreux experts éclaireront les choix des gestionnaires de l’information. De nombreuses démonstrations permettront de découvrir des nouveautés : Internet, audiovisuels, technologies, logiciels, services… Des ateliers-réseaux amorceront des programmes de coopération. Introduites par Serge Lepeltier, ministre de l’Écologie et du développement durable et clôturées par Jean-Louis Borloo, ministre de l’Emploi, du travail et de la cohésion sociale en présence de l’Unesco/Unitar, de l’Agence européenne de l’environnement, ces rencontres contribueront à l’avancée d’une société de l’information pour le développement durable.

Téléchargez le communiqué de presse

11/01/2005

Pour le management de l'intelligence collective, par Olivier Zara

La performance des entreprises dans une société industrielle et commerciale est de savoir produire, de savoir vendre mieux et plus vite que ses concurrents. Aujourd'hui, la plupart des entreprises savent produire et vendre. C'est la raison de leur existence. Si elles n'avaient pas cette capacité, elles auraient déjà disparu. Mais au fil du temps, leur niveau de performance devient de plus en plus homogène. Croître, prendre des parts de marché se fait alors plus facilement en absorbant ses concurrents.

La performance des entreprises dans une société de l'information est de savoir mobiliser l'intelligence collective et les connaissances de ses parties prenantes (salariés, fournisseurs, clients,…). S'il faut, et s'il faudra toujours, savoir produire et vendre, ce n'est plus aujourd'hui un facteur suffisamment différenciateur dans la compétition internationale. Hier, l'entreprise était industrielle et commerciale. Demain il faudra qu'elle soit de plus en plus une entreprise intelligente.
L'entreprise intelligente repose principalement sur l'intelligence collective (IC) et le Knowledge Management (KM) qui ne peuvent exister et fonctionner efficacement sans les technologies de l'information. Ces outils font partie des technologies de l'intelligence augmentée (Amplified Intelligence) dont l'objet est d'étendre les capacités intellectuelles humaines, en particulier les capacités cognitives des groupes. Ces technologies ont beaucoup évolué ces dernières années en passant de l'information à la communication, puis aujourd'hui à la collaboration.
Les technologies de l'information et de la communication ont permis de rendre accessible l'information, de stocker et de partager. Les technologies de l'information et de la collaboration (intranet collaboratif) vont beaucoup plus loin. Elles augmentent la performance des interactions humaines et donnent à l'information une valeur opérationnelle.
A la résistance classique au changement s'ajoutent des raisons culturelles"
Les technologies de l'intelligence augmentée permettent aujourd'hui de matérialiser les concepts de l'intelligence collective. Malgré tout, certains croient pouvoir développer leur intelligence collective en minimisant l'importance des logiciels, voire en les rejetant. A la résistance classique au changement s'ajoutent des raisons culturelles (goût du contact humain, communication verbale dominante…) qui sont en particulier représentatives de la culture latine. Du fait de cette culture, valorisée et sacralisée comme un patrimoine de grande valeur, beaucoup d'enteprises prendront dans les dix prochaines années un retard considérable par rapport à la culture anglo-saxonne plus ouverte et plus sensible à ces technologies.
L'intelligence collective dans les entreprises
Dans la plupart des entreprises, l'intelligence collective se matérialise au quotidien par des coopérations intellectuelles que l'on observe en particulier dans les temps de réflexion collective. Elle est souvent faible pour des raisons de cultures, d'habitudes managériales et de technologies déficientes.
Dans une entreprise intelligente, il est important de distinguer réflexion collective et communication collective :
La communication permet d'échanger des informations sans qu'il y ait forcément des coopérations intellectuelles.
La réflexion implique des coopérations intellectuelles qui permettent de créer l'information, de lui donner du sens et d'interagir sur l'information existante pour la transformer en une nouvelle information.
Cette distinction est importante : on pense souvent coopérer alors qu'on ne fait que communiquer. Emettre ou recevoir une information est une activité courante. Par contre, co-construire une information est beaucoup plus rare et difficile.
Peu importe que la décision soit celle d'un seul ou de plusieurs"
Il est également important de distinguer réflexion collective et décision collective. Le premier réflexe d'une personne à qui on parle d'IC est souvent : "C'est bien joli votre affaire mais il faut bien qu'un chef décide !". On vous expliquera ensuite que l'IC dans une entreprise, c'est très dangereux : cela condui à créer une entreprise démocratique (une organisation dans laquelle toutes les décisions seraient prises à la majorité). La confusion est donc grande dans les esprits entre réflexion et décision et elle n'est pas fortuite.
Elle sert à effrayer ceux qui voudraient changer l'état actuel des choses. Cependant l'IC n'a rien à voir avec l'action de décider en tant que telle mais avec l'action de réfléchir, de coopérer, d'innover, de créer... L'IC contribue certes au processus d'émergence de la décision mais n'impacte pas directement la prise de décision. Peu importe que la décision soit celle d'un seul ou de plusieurs. Ce qui est important, c'est que la construction de la décision ait mobilisé l'intelligence collective et les connaissances.
Les managers sont nombreux à résister aux processus d'intelligence collective parce qu'ils pensent qu'ils vont perdre leur pouvoir. En fait, l'IC n'induit pas une redistribution du pouvoir (chacun reste à sa place, chacun conserve la même quantité de pouvoir) mais un changement dans l'exercice du pouvoir, dans les modes de management. L'IC implique donc une nouvelle gouvernance des organisations qu'on appelle le management de l'intelligence collective.
Si ce n'est pas collaboratif, il y a un risque que ça ne soit pas intelligent"
Il n'y a pas de relation automatique entre réflexion collective et décision intelligente. Pierre Lévy (*) nous donne son avis sur ce point : "La masse n'a pas toujours raison, surtout s'il s'agit d'une masse moutonnière et conformiste qui ne remet rien en question. C'est pourquoi le projet de l'intelligence collective consiste précisément à valoriser toute la diversité des connaissances, des compétences et des idées qui se trouvent dans une collectivité et à organiser cette diversité en un dialogue créatif et productif. La culture de l'intelligence collective travaille à établir de manière douce et pacifique un "multilogue" ouvert, qui est préférable aussi bien au cloisonnement et à l'isolement des intelligences, qu'à l'uniformité bien pensante."
Une réflexion collective peut donc aboutir à une décision stupide, de même qu'une réflexion individuelle peut aboutir à une décision géniale. Ce n'est pas parce que c'est collaboratif que ce sera intelligent. Mais si ce n'est pas collaboratif, il y a un risque que ça ne soit pas intelligent ! Mettre ensemble des personnes ne suffit pas. L'objectif du management de l'intelligence collective est d'obtenir une décision intelligente par le biais d'outils, de méthodes, de processus et de technologies. Manager l'intelligence collective consisterait, par exemple, pour un manager à définir qui cherche l'information, qui réfléchit, qui donne son avis, qui décide, qui capitalise l'information et qui agit.
Un changement par rupture
Dans une économie de la production, la création de valeur est fondée sur le territoire, le travail et le capital. Dans une économie du savoir, la création de valeur dépend principalement des idées et de l'innovation qui se trouvent dans la tête des gens. On ne peut pas leur prendre par la force. On peut seulement mobiliser l'intelligence collective et les connaissances. L'entreprise intelligente implique un changement par rupture qui provoquera naturellement beaucoup de résistances. Mais il s'agit d'une innovation sociale.


* : Pierre Lévy est titulaire d'une chaire de recherche du Canada en Intelligence Collective à l'université d'Ottawa. Il a publié une douzaine d'ouvrages dont "La machine Univers" (1987) sur les implications culturelles de l'informatisation.

Olivier Zara, partenaire d'E-Mergences, est Président de Axiopole et auteur de "Le Management de l'intelligence collective"

 

10/01/2005

Créer du sens en marketing

Note de l'éditeur

Au-delà des études, des concepts, des techniques, cet ouvrage de Frédéric Dosquet revient sur les fondamentaux de cette discipline, passionnante mais complexe à la fois.
Passionnante car elle permet de donner du sens et donc vie à des objets (produits, marques, individus), qui sans ce travail sémiologique, n’aurait probablement jamais perdurer voire exister socialement ; mais aussi complexe car donner du sens à des objets nécessite pour réussir cette mission l’application stricte de règles de sens.
Cet ouvrage s’adresse donc aux futurs et actuels gestionnaires de sens (les marketers, les publicitaires et les consultants) et à celles et à ceux qui l’enseignent. Le lecteur y trouvera l’exposition d’un outil pratique de gestion du sens (« Le Sablier Marketing* »), mais aussi des conseils de lecture, des anecdotes et surtout plus d’une centaine d’exemples pratiques.
*Le Sablier Marketing est une marque déposée.

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Pour que la terre reste humaine

Pour que la terre reste humaine... tel est l'intitulé d'un colloque de philosophie sur l’environnement et la nature, avec Hubert REEVES, Edgar MORIN (excusé), Robert MISRAHI, Marek CHABEL, Pascal PICQ, ... qui a eu lieu les 7 et 8 janvier 2005.

Placé sous le haut patronage du ministre de l’Ecologie et du Développement Durable, et intitulé : « POUR QUE LA TERRE RESTE HUMAINE » ce colloque a exploré le thème suivant :
Si l’Humanité poursuit ses modes d’agir, de consommer, de produire, de détruire, son avenir semble compromis. Face à un choix complexe, quelles sont les valeurs qui vont guider les décisions ? L’objectif du colloque était de proposer, à l’attention de publics variés, un temps de réflexion sur les enjeux du progrès et du développement et un dialogue avec les acteurs de cette réflexion. • Quelles relations établir, au 21ème siècle, entre l’Homme et la Nature ? • Y a-t-il antagonisme entre la défense de l’Homme et celle de la Nature ? • Le vieil antagonisme « Matérialisme Spiritualisme » qui sous-tend tout débat sur la science et le progrès dans nos sociétés occidentales, n’est-il pas dépassé pour les générations actuelles ? • Et n’est-ce pas ce dépassement même qui peut redonner à notre Humanité un sens, et aux jeunes générations, un Futur ? • Qu’en disent les philosophes ? • Qu’en disent les scientifiques et les responsables des différentes religions ?

En voici le compte-rendu.

Imagine, un magazine à découvrir




Magazine d'écologie et de société, Imagine pose un regard libre et non-conformiste sur notre réalité. A contre-courant de la société marchande, Imagine explore les voies d'un autre modèle de développement et cherche des alternatives positives pour répondre aux grandes questions de société.

Politique, mobilité, énergie, alimentation, santé, relations Nord/Sud, nature, culture, éthique,… autant de sujets qu’Imagine aborde de façon originale, dans une présentation graphique audacieuse.

L’équipe d’Imagine, ses collaborateurs et des milliers de lecteurs ont en commun la volonté concrète que ce monde aille vers plus de liberté, de vérité et de solidarité, vers plus de respect de soi-même, des autres et de notre planète.

Informations sur cette page

Vers des civilisations mondialisées. De l'éthologie à la prospective

Nouveau livre passionnant

Comment évoluent les civilisations ? La mondialisation les uniformise-t-elle ? Une communauté mondiale est-elle en train de s'établir ? Telles sont certaines des questions qui ont réuni éthologues, anthropologues, sociologues, économistes, philosophes, prospectivistes à Cerisy en 2003. Leurs travaux ont porté sur les hypothèses suivantes : premièrement, les civilisations s'enracinent dans des données anthropologiques et historiques singulières qui déterminent les comportements individuels et collectifs ainsi que les trajectoires des sociétés ; deuxièmement, leur développement repose sur la révélation de leurs potentialités ; troisièmement, il n'y a pas une mondialisation mais des mondialisations vécues par les différentes civilisations selon leurs spécificités ; quatrièmement, il y a peut-être une " mondialité " en émergence autour de valeurs communes. Pour étayer ces réflexions, le colloque s'est interrogé sur l'utilité de développer une éthologie des sociétés humaines, élargissant la discipline communément centrée sur les sociétés animales. Des " analyses éthologiques " ont été fournies pour expliquer les systèmes économiques, les religions, les modes de vie, les dispositifs de gouvernante et pour spéculer sur leur devenir. Les pistes méthodologiques ainsi ouvertes renouvellent l'approche des sociétés comme la prospective elle-même.

09/01/2005

Pour Edgar Morin, l'éducation du futur sera basée sur la pluridisciplinarité

Edgar Morin a récemment inauguré au Mexique le projet d'université qui lui est dédié.

Cette future université "Mundo Real", située à Hermosillo (Etat de Sonora), offrira une nouvel enseignement basé sur les idées d'Edgar Morin et notamment développées dans un rapport écrit pour l'UNESCO "Les 7 savoirs nécessaires à l'éducation du futur",

ainsi que dans son livre "La tête bien faite" (Le Seuil).

Parmi les cours prévus, on trouve "L'étude de la condition et de l'identité humaine", "La conscience d'être sur terre", "Affronter les inceritudes", "Interroger l'avenir", "Temps, évolution, histoire".

Pour Edgar Morin il faudrait, par exemple, décloisonner les vieilles disciplines universitaires pour créer une "faculté de la vie" qui regrouperait des biologistes, des évolutionistes, des écologistes scientifiques ; une "faculté de la terre" serait consacrée aux problèmes globaux de la biosphère, en passe de devenir une technosphère ; une "faculté de l'humain" associerait la préhistoire, l'anthropologie biologique et les sciences humaines.

"Mondiologue, écologiste urbain, directeur d'entreprise éthique" : voici pour le philosophe quelques uns des nouveaux métiers auxquels devraient préparer son université.

D'après un article de Frédéric Joignot, paru dans "Le Monde 2" du 8 janvier 2005

Voir le blog très intéressant de Frédéric Joignot

A lire également dernier ouvrage de La Méthode d'Edgar Morin : "Ethique"

09:35 Publié dans Prospective | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Prospective

07/01/2005

Petit guide très utile

Je reçois ce jour ce petit guide internet du savoir-vivre durable.

Très utile !

06/01/2005

Villes du futur

« De par le monde, on se demande à quoi les villes du futur ressembleront. Il est heureux que les artistes soient là pour nous guider dans notre quête. Les artistes ont à cet égard une responsabilité importante puisque ce sont eux qui nous enseignent combien ce qui nous entoure n'est pas inchangeable ; tout est en constante mutation, tels nos rêves les plus fous. ...

Grâce aux artistes, nous sommes en mesure d'imaginer la ville d'Hamilton et toutes les villes du futur, car ce sont des cités au potentiel illimité. »


Source : Article de Sascha Hasting concernant l'exposition “Future Cities” au Musée des beaux-arts d'Hamilton, paru dans Canadian Art (Hiver 2004)

A voir : Réseau des Villes Créatives du Canada

11:28 Publié dans Prospective | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Prospective

03/01/2005

"Fabriquer le futur ou laisser l'avenir venir ?" par Eric Seulliet



Que sera, sera
Demain n'est jamais certain
Laissons l'avenir venir
Que sera, sera
What will be, will be








La ritournelle obsédante chantée par Doris Day dans le film de Alfred Hitchcock « l’Homme qui en savait trop » illustre bien une attitude courante face à l’avenir.

La fin des certitudes

Une telle attitude a longtemps été confortée par une foi dans le progrès, même si elle était teintée d’une certaine dose de fatalisme. C’est qu’avant, tout paraissait devoir se dérouler de façon linéaire, sans (trop d’) à-coups. Dans ce contexte, la notion de progrès constituait indéniablement le paradigme dominant. Ce progrès - très techno-centré – était érigé en valeur universelle, supposé pouvoir faire le bonheur de l’Humanité et receler les solutions à ses problèmes.

Mais ne serait-il pas temps de changer maintenant de posture ? Car aujourd’hui, les choses ne sont plus linéaires. Le rythme du monde s’accélérant, tout est beaucoup plus imprévisible et sujet à bifurcations soudaines. La notion de progrès, notamment scientifique et technologique, a évolué jusqu’à être discutée ou tout au moins reconsidérée. Il est significatif que deux philosophes traitent de cette interrogation dans des livres récents[2]. Robert Redeker compare ainsi le progrès, chez les modernes, comme « l'opium de l'histoire ». Il faut dire qu’en débouchant sur une société de consommation qui a perdu tout sens, ce modèle de la société moderne a montré ses limites.


Le pouvoir de l'imaginaire

C'est ainsi que Victor Scardigli, spécialiste de l’innovation constatant dans un livre qui vient de paraître [1] que « La vie est un dosage subtil de liens et de ruptures » prône en conséquence l'abandon des certitudes du passé, le recours à l'imagination créatrice et la prise de risques.

Ecoutons à ce propose ce que dit Edouard Glissant, écrivain caraïbe[3] : « Nous vivons dans un bouleversement perpé
tuel où les civilisations s’entrecroisent, des pans entiers de culture basculent et s’entremêlent, où ceux qui s’effraient du métissage deviennent extrémistes. C’est ce que j’appelle le chaos-monde. On ne peut pas agir sur le moment d’avant pour obtenir le moment d’après. Les certitudes du rationalisme n’opèrent plus, la pensée dialectique a échoué, le pragmatisme ne suffit plus, les vieilles pensées de systèmes ne peuvent comprendre ce monde. Je crois que seules des pensées incertaines de leur puissance, des pensées du tremblement où jouent la peur, l’irrésolu, la crainte, le doute, saisissent mieux les bouleversements en cours. Des pensées métisses, des pensées créoles ».


De nouvelles voies pour innover et inventer demain

Que cela signifie-t-il pour les entreprises et leurs relations aux consommateurs ? Comment peuvent-elles innover mieux et plus vite ?

Co-créer avec les consommateurs, les remettre au cœur des préoccupations, être à l’écoute de leurs rêves et des imaginaires, s'intéresser sincèrement à eux, pratiquer l’empathie et la reliance. Telles sont les principales pistes qui semblent les plus prometteuses pour créer les produits et services de demain. Et ce faisant pour contribuer à changer le monde.

Certaines entreprises avancées explorent ces nouvelles voies de la prospective et de l'innovation, en s'éloignant du simple suivi des "tendances" constituant l'air du temps.

Après avoir conduit une vaste enquête sur ce thème, nous relatons cela dans un livre à paraître ce mois-ci : "Fabriquer le futur - l'imaginaire au service de l'innovation".




[1] « Le consommateur au cœur de l’innovation », livre collectif sous la direction de Jean Caelen, CNRS Editions, 2004.

[2] « Le Progrès ou l'opium de l'histoire » de Robert Redecker (Pleins Feux), 2004 et « Le sens du progrès » de Pierre-André Targuieff (Flammarion), 2004.

[3] Extrait d’une interview par Frédéric Joignot parue dans « Le Monde 2 », daté du 31 décembre 2004